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Interview : Christian Vaast
L.S
Vous êtes l’auteur des « fondamentaux du cyclisme », comment vous est venue l’idée d’écrire ce manuel du cyclisme ?
C.V.
J’ai eu plusieurs objectifs. Le premier était d’éclaircir pour mon propre profit tous les tenants et les aboutissants d’un entraînement vers de meilleurs performances en cyclisme. Je souhaitais approfondir « rationnellement » tout ce qui se disait dans les pelotons. Certaines choses étaient vraies, beaucoup d’autres étaient fausses. Habitué aux méthodes de raisonnement « scientifique », je ne pouvais me contenter d’affirmations. Il me fallait expliquer, justifier, prouver. Mon entourage sportif m’a suggéré de transmettre au public les notes que j’avais établies, d’où le livre. J’espère que « les fondamentaux du cyclisme » apportera une meilleure connaissance à nombre de cyclistes qui sont encore à la recherche d’explications pour mieux concevoir leur propre vie sportive.
J’ai également écrit ce livre pour assoire ma propre légitimité vis à vis de certains coureurs. N’étant pas un champion, on pouvait penser que ce que je disais ne valait rien . En mettant par écrit et en diffusant, j’ose aborder les éventuels contradicteurs. Un document écrit publié est engageant. Ainsi je prouve que j’ai la conviction de ce que j’avance.

L.S
Quel public souhaitiez-vous toucher ? Les professionnels ? Les amateurs ?
C.V.
Mon livre est pour tout public, et comme le dit Philippe Ermenault dans sa préface, même à son niveau, il a appris en le lisant. Il s’adresse à tous ceux qui désirent bien faire du vélo et profiter de leurs efforts. Ce livre est fait pour guider et informer les cyclistes amateurs et confirmés. Je leur explique pourquoi il faut adopter telle attitude et pas une autre. Toutes les solutions que j’apporte sont justifiées par une analyse et des explications scientifiques.
L.S
Votre livre est présenté en 9 chapitres : « choisir son vélo, la diététique,… ». Pouvez-vous nous expliquer ce découpage ?
C.V.
Durant 5 années, j’ai pris des notes sur tout ce qui concernait le vélo et je les ai regroupé logiquement pour construire mes chapitres. Après le vélo proprement dit, je suis arrivé à parler du cycliste et de son hygiène de vie puis des filières énergétiques et de la manière de les améliorer par l’entraînement. Je me suis ensuite dit que tout le corps évoluait au cours d’une vie et j’ai alors traité des spécificités du cycliste de « 7 ans » et de « 77 ans »… et ainsi de suite.
L.S
Votre livre est sorti l’année des 100 ans du tour de France…Est-ce un hasard ?
C.V.
Il s’agit d’un pur, mais heureux hasard. J’ai terminé mon livre l’année dernière et la maison d’édition Amphora après lecture du manuscrit s’est lancé dans l’aventure.
L.S
Avez-vous rencontré des difficultés dans l’élaboration de votre ouvrage ?
C.V.
Vous savez, cette démarche était avant tout intellectuelle et personnelle. J’ai d’abord pris toutes ces notes pour moi-même, pour mettre au clair mes idées. En me rendant compte que certaines revues diffusaient des informations peu précises ou même fausses, j’ai pensé qu’une synthèse globale pouvait intéresser des cyclistes… Ma démarche n’a jamais été contraignante ; c’ était davantage un plaisir.
L.S
La partie « diététique » de votre livre est assez conséquente, est-ce l’une des principales contraintes auxquelles sont livrés les coureurs cyclistes ?
C.V.
Lorsque l’on élève son sport au niveau d’une culture, il ne s’agit pas plus d’une contrainte, mais d’une discipline de vie. Effectivement, la diététique est la base du cyclisme. Imaginez que vous mettiez de l’essence de mauvaise qualité dans votre voiture. Quelque soit la perfection du moteur, vous n’obtiendrez que de médiocres résultats. Pour un sportif c’est la même chose. Il est obligé de savoir comment bien manger pour être performant. Aujourd’hui le niveau est de plus en plus pointu, alors il faut que le « carburant » soit excellent. Les voitures de course ne consomment-elles pas un carburant spécial pour compétition ? Pour le coureur cycliste, une bonne diététique équivaut à un super carburant. L’alimentation est le point de départ pour pouvoir effectuer un bon entraînement et progresser.
L.S
Vous dites dans votre introduction « la réussite, c’est de mieux habiter son corps, pour être mieux avec soi-même et les autres ». Votre livre a-t-il pour but d’aider les cyclistes à être plus attentif aux besoins de leur corps ?
C.V.
Tout à fait, c’est bien l’objectif. Le cycliste doit être à l’écoute de son corps pour mieux se connaître et acquérir cette culture sport nécessaire à un mieux-être. Il complétera d’ailleurs souvent son entraînement par divers exercices qui vont l’aider à mieux s’apprécier. Ainsi, je pratique moi-même régulièrement le yoga, ce qui m’aide à avoir une meilleure respiration et à mieux maîtriser mon corps. En connaissant mieux les réactions de son corps, on se rend compte que l’on est capable de prouesses insoupçonnées.
L.S
Plusieurs grands noms du cyclisme se sont associés à votre livre. Jean-Marie Leblanc écrit dans la préface « voici un relevé complet qui, une fois lu, ne vous autorisera plus à pédaler dans l’erreur ou l’approximation »… Pourriez-vous nous dire ce qu’il entendait par là ?
C.V.
Cela revient à dire qu’une fois que l’on connaît et comprend aussi bien son corps que son vélo, son « outil de travail », on ne peut que progresser. En ayant perçu le pourquoi du comment en matière de cyclisme, on arrive à une connaissance telle que l’on ne peut plus faire de l’à peu près…

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