L.S |
Vous êtes l’auteur des « fondamentaux
du cyclisme », comment vous est venue l’idée
d’écrire ce manuel du cyclisme ? |
C.V. |
J’ai
eu plusieurs objectifs. Le premier était d’éclaircir
pour mon propre profit tous les tenants et les aboutissants
d’un entraînement vers de meilleurs performances
en cyclisme. Je souhaitais approfondir « rationnellement
» tout ce qui se disait dans les pelotons. Certaines choses
étaient vraies, beaucoup d’autres étaient
fausses. Habitué aux méthodes de raisonnement
« scientifique », je ne pouvais me contenter d’affirmations.
Il me fallait expliquer, justifier, prouver. Mon entourage sportif
m’a suggéré de transmettre au public les
notes que j’avais établies, d’où le
livre. J’espère que « les fondamentaux du
cyclisme » apportera une meilleure connaissance à
nombre de cyclistes qui sont encore à la recherche d’explications
pour mieux concevoir leur propre vie sportive.
J’ai également écrit ce livre pour assoire
ma propre légitimité vis à vis de certains
coureurs. N’étant pas un champion, on pouvait penser
que ce que je disais ne valait rien . En mettant par écrit
et en diffusant, j’ose aborder les éventuels contradicteurs.
Un document écrit publié est engageant. Ainsi
je prouve que j’ai la conviction de ce que j’avance.
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L.S
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Quel
public souhaitiez-vous toucher ? Les professionnels ? Les amateurs
? |
C.V. |
Mon livre est pour
tout public, et comme le dit Philippe Ermenault dans sa préface,
même à son niveau, il a appris en le lisant. Il
s’adresse à tous ceux qui désirent bien
faire du vélo et profiter de leurs efforts. Ce livre
est fait pour guider et informer les cyclistes amateurs et confirmés.
Je leur explique pourquoi il faut adopter telle attitude et
pas une autre. Toutes les solutions que j’apporte sont
justifiées par une analyse et des explications scientifiques. |
L.S
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Votre
livre est présenté en 9 chapitres : « choisir
son vélo, la diététique,… ».
Pouvez-vous nous expliquer ce découpage ? |
C.V. |
Durant 5 années, j’ai
pris des notes sur tout ce qui concernait le vélo et
je les ai regroupé logiquement pour construire mes chapitres.
Après le vélo proprement dit, je suis arrivé
à parler du cycliste et de son hygiène de vie
puis des filières énergétiques et de la
manière de les améliorer par l’entraînement.
Je me suis ensuite dit que tout le corps évoluait au
cours d’une vie et j’ai alors traité des
spécificités du cycliste de « 7 ans »
et de « 77 ans »… et ainsi de suite. |
L.S |
Votre
livre est sorti l’année des 100 ans du tour de
France…Est-ce un hasard ? |
C.V. |
Il s’agit d’un
pur, mais heureux hasard. J’ai terminé mon livre
l’année dernière et la maison d’édition
Amphora après lecture du manuscrit s’est lancé
dans l’aventure. |
L.S
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Avez-vous
rencontré des difficultés dans l’élaboration
de votre ouvrage ? |
C.V. |
Vous savez, cette démarche
était avant tout intellectuelle et personnelle. J’ai
d’abord pris toutes ces notes pour moi-même, pour
mettre au clair mes idées. En me rendant compte que certaines
revues diffusaient des informations peu précises ou même
fausses, j’ai pensé qu’une synthèse
globale pouvait intéresser des cyclistes… Ma démarche
n’a jamais été contraignante ; c’
était davantage un plaisir. |
L.S |
La partie « diététique
» de votre livre est assez conséquente, est-ce
l’une des principales contraintes auxquelles sont livrés
les coureurs cyclistes ? |
C.V. |
Lorsque l’on élève
son sport au niveau d’une culture, il ne s’agit
pas plus d’une contrainte, mais d’une discipline
de vie. Effectivement, la diététique est la base
du cyclisme. Imaginez que vous mettiez de l’essence de
mauvaise qualité dans votre voiture. Quelque soit la
perfection du moteur, vous n’obtiendrez que de médiocres
résultats. Pour un sportif c’est la même
chose. Il est obligé de savoir comment bien manger pour
être performant. Aujourd’hui le niveau est de plus
en plus pointu, alors il faut que le « carburant »
soit excellent. Les voitures de course ne consomment-elles pas
un carburant spécial pour compétition ? Pour le
coureur cycliste, une bonne diététique équivaut
à un super carburant. L’alimentation est le point
de départ pour pouvoir effectuer un bon entraînement
et progresser. |
L.S |
Vous dites dans votre
introduction « la réussite, c’est de mieux
habiter son corps, pour être mieux avec soi-même
et les autres ». Votre livre a-t-il pour but d’aider
les cyclistes à être plus attentif aux besoins
de leur corps ? |
C.V. |
Tout
à fait, c’est bien l’objectif. Le cycliste
doit être à l’écoute de son corps
pour mieux se connaître et acquérir cette culture
sport nécessaire à un mieux-être. Il complétera
d’ailleurs souvent son entraînement par divers exercices
qui vont l’aider à mieux s’apprécier.
Ainsi, je pratique moi-même régulièrement
le yoga, ce qui m’aide à avoir une meilleure respiration
et à mieux maîtriser mon corps. En connaissant
mieux les réactions de son corps, on se rend compte que
l’on est capable de prouesses insoupçonnées. |
L.S |
Plusieurs grands noms
du cyclisme se sont associés à votre livre. Jean-Marie
Leblanc écrit dans la préface « voici un
relevé complet qui, une fois lu, ne vous autorisera plus
à pédaler dans l’erreur ou l’approximation
»… Pourriez-vous nous dire ce qu’il entendait
par là ? |
C.V. |
Cela revient à
dire qu’une fois que l’on connaît et comprend
aussi bien son corps que son vélo, son « outil
de travail », on ne peut que progresser. En ayant perçu
le pourquoi du comment en matière de cyclisme, on arrive
à une connaissance telle que l’on ne peut plus
faire de l’à peu près… |